L’égalité des chances est la possibilité pour chaque individu d’accéder à un emploi ou à des conditions de travail égales. Et ce, quelles que soient ses caractéristiques personnelles. Loin d’être acquis, ce principe revêt un enjeu majeur pour la société et les entreprises. Qu’est-ce que l’égalité des chances face à l’emploi ? Quelles sont les discriminations les plus répandues au travail ? Quel est le rôle de l’entreprise dans la promotion de l’égalité des chances ? Éléments de réponse.
Égalité des chances au travail : de quoi parle-t-on ?
L’égalité des chances au travail est un principe qui vise à réduire les inégalités sociales et économiques entre les individus. Il s’agit de faire en sorte que chacun puisse réaliser son potentiel professionnel. Ceci, sans être pénalisé par des critères qui n’ont rien à voir avec ses compétences ou ses aptitudes.
L’égalité des chances au travail implique donc de lutter contre les discriminations. Celles-ci se définissent comme les traitements défavorables fondés sur des motifs illégaux ou arbitraires. Par exemple, le genre, l’âge, l’origine éthnique et sociale, le handicap, l’orientation sexuelle ou encore la religion.
Quels facteurs influencent l’accès à l’emploi ?
Malgré le principe fondamental d’égalité des chances, de nombreux facteurs peuvent entraver l’accès à l’emploi ou la progression de carrière de certaines catégories de personnes. Parmi les discriminations les plus répandues dans le monde du travail, on peut citer :
- L’apparence physique : certaines personnes sont jugées sur leur apparence, leur tenue vestimentaire, leur coiffure ou encore leurs tatouages. Elles peuvent être écartées d’un recrutement ou d’une promotion à cause de cela.
- Le genre : les femmes sont plus souvent victimes de discriminations liées à leur genre, notamment en termes de salaire, de responsabilités, de formation ou de mobilité. Elles sont également plus exposées aux violences sexistes et sexuelles au travail.
- L’état de santé : les personnes souffrant d’un handicap, d’une maladie chronique ou d’un problème de santé mentale peuvent être discriminées à l’embauche ou dans leur parcours professionnel. Elles peuvent également rencontrer des difficultés d’adaptation ou d’accessibilité au travail.
- L’âge : les jeunes et les seniors sont souvent victimes de discriminations liées à leur âge, qui peuvent les empêcher de trouver un emploi ou de changer de poste. Ils peuvent être considérés comme trop jeunes ou trop âgés, pas assez expérimentés ou trop qualifiés, pas assez dynamiques ou au contraire trop rigides.
- L’origine ethnique : les personnes issues de l’immigration ou appartenant à une minorité ethnique peuvent être discriminées en raison de leur nom, de leur accent, de leur couleur de peau, de leur culture ou de leur religion. Elles peuvent être confrontées au racisme, à la xénophobie ou à l’islamophobie au travail.
Pour rappel, l’article L1132-1 du Code du travail stipule qu’aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement, d’accès à un stage ou à une période de formation pour des raisons discriminatoires.
Bon à savoir
Depuis 2020, toutes les entreprises de plus de 50 salariés doivent calculer et publier chaque année leur index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Cet index est basé sur cinq indicateurs :
- l’écart de rémunération ;
- l’écart de taux d’augmentations ;
- l’écart de taux de promotions ;
- le pourcentage de salariées augmentées à leur retour de congé maternité ;
- la parité parmi les dix plus hautes rémunérations.
Quel est le rôle de l’entreprise dans la promotion de l’égalité des chances ?
L’entreprise a un rôle essentiel à jouer dans la promotion de l’égalité des chances au travail. Au-delà du respect de la loi, qui interdit toute forme de discrimination, l’entreprise peut mettre en place des stratégies et des pratiques pour favoriser la diversité et l’inclusion au sein de ses équipes. Voici quelques exemples d’actions possibles.
Le mentorat
Le mentorat consiste à mettre en relation des salariés expérimentés avec des salariés moins expérimentés, issus de groupes sous-représentés ou discriminés. Le but est de les accompagner dans leur développement professionnel, leur transmettre des conseils, des savoir-faire et des réseaux.
Cette action permet de renforcer la confiance en soi, la motivation et la performance des salariés mentorés. Ceci, tout en favorisant la cohésion et le partage des valeurs au sein des équipes de l’entreprise.
Le recrutement inclusif
Le recrutement inclusif vise à élargir le vivier de candidats potentiels, en évitant les biais et les stéréotypes qui peuvent influencer les décisions d’embauche.
Le recrutement inclusif repose sur des critères objectifs et transparents. Ils sont basés sur les compétences et les aptitudes des candidats, et non sur leur apparence, leur genre, leur âge, leur origine, etc. Pour cela, il peut s’appuyer sur des outils, tels que le CV anonyme, les tests de compétences, les entretiens structurés ou les simulations de situations de travail.
Le soutien aux associations
L’entreprise peut également soutenir des associations qui œuvrent pour l’égalité des chances au travail, en leur apportant un soutien financier, matériel ou humain.
Par exemple, l’entreprise peut participer à des forums, des salons, des ateliers ou des conférences organisés par ces associations. L’objectif est de sensibiliser les publics éloignés de l’emploi, les informer sur les métiers et les opportunités, ou les accompagner dans leur recherche d’emploi. L’entreprise peut aussi accueillir des stagiaires, des alternants ou des volontaires en service civique issus des associations en question afin de leur faire découvrir le monde du travail et leur offrir une expérience professionnelle valorisante.