L’Association Article 1 soutient l’emploi des jeunes issus de milieux défavorisés

L’inclusion se joue dès le plus jeune âge. Pour favoriser l’égalité sociale, l’association Article 1 accompagne les jeunes issus de milieux défavorisés. Article 1 apporte son aide dans leur choix d’orientation et dans leur quête de leur premier emploi. Une mission qu’elle mène avec 150 entreprises partenaires. Les explications de Benjamin Blavier, co-fondateur de l’association Article 1.

Benjamin Blavier, co-fondateur de l'association Article 1

Quelle est la mission de l’association Article 1 ?

Article 1 est née en 2018 de la fusion des associations Frateli et Passeport Avenir. Deux associations qui ont toujours été en grande proximité avec les entreprises. L’association agit sur la mobilité sociale, alors même que la France est l’un des pays de l’OCDE où l’origine sociale des élèves influence le plus fortement les inégalités des parcours scolaires. Elle œuvre pour une société où l’orientation, la réussite dans les études et l’insertion professionnelle ne dépendent pas des origines sociales, économiques et culturelles. Concrètement, nous accompagnons des jeunes âgés de 16 à 25 ans issus de milieux défavorisés. Que ce soit dans l’accès à leurs études ou leur premier emploi. Nous ciblons les jeunes boursiers de l’éducation nationale ou les jeunes inscrits dans des lycées ayant un Indice de position sociale (IPS) situé dans le quartile inférieur. Ce positionnement nous permet notamment de toucher les jeunes issus des quartiers politiques de la ville et des ruralités.

Quelles sont vos actions sur le terrain ?

Nous agissons à 3 étapes : l’orientation, la réussite dans les études et l’insertion professionnelle. Dans les lycées identifiés comme prioritaires par les rectorats, nous organisons des ateliers afin de faire connaître les métiers. En somme, nous encourageons les lycéens à choisir leur orientation, non à la subir. Lors de ces ateliers, nous leur présentons également notre plateforme digitale « INSPIRE ». Une plateforme qui leur permet d’une part d’avoir des recommandations d’études en fonction de leur profil, d’autre part d’être mis en relation avec des étudiants des écoles qu’ils visent, comme sur un réseau social. C’est un outil d’égalité des chances très puissant, dans la mesure où ces jeunes estiment d’emblée que les études longues ne sont pas pour eux. Il leur permet d’aller au-delà des barrières matérielles et mentales qui sont parfois réelles, parfois imaginaires. Sur l’année scolaire 2022/2023, nous avons mené 1600 ateliers dans 27 rectorats.

Comment les entreprises sont-elles associées à vos actions ?

Les 150 entreprises partenaires que nous dénombrons sont largement associées à nos actions. Non seulement elles peuvent organiser des ateliers dans des lycées avec nous, mais nous les sollicitons aussi pour participer à des opérations de mentorat. C’est d’ailleurs notre action historique et le socle de notre accompagnement chez Article 1. Ce système permet aux jeunes visant des études supérieures d’être coachés, par un mentor parmi des collaborateurs d’entreprises de tous les secteurs d’activité. À date, environ 36 000 binômes de mentorat ont été créés. Cela grâce à notre programme DEMA1N.org, créé dans le cadre du plan gouvernemental « 1 Jeune 1 Mentor ». Lorsqu’elles recrutent, nous encourageons également les entreprises à nous soumettre leurs offres de stages, d’alternance et d’emplois afin qu’elles accèdent à un vivier de jeunes issus de milieux défavorisés mais néanmoins talentueux et ambitieux.

Selon vous, pourquoi si peu d’entreprises s’engagent en faveur de l’égalité sociale ?  

Il y a un écart entre leur volonté d’accélérer sur le sujet et leur passage à l’action, en partie parce qu’elles manquent d’outils pour favoriser la diversité sociale dans leurs embauches, par exemple lorsqu’il s’agit de donner plus de place aux soft skills. Par ailleurs, celles qui souhaitent s’adresser aux jeunes issus des quartiers défavorisés ou des ruralités ne savent pas comment les sourcer. Les canaux de recrutement sont moins connus que ceux qui permettent de toucher des travailleurs handicapés, par exemple. Pour favoriser l’inclusion de ces publics, elles peuvent commencer par former leurs managers et leurs recruteurs car la lutte contre les stéréotypes nécessite des bases qu’il faut acquérir. Cependant, ce n’est pas suffisant. Pour déconstruire les représentations qu’elles peuvent avoir sur un jeune issu d’un quartier politique de la ville par exemple, il faut qu’elles soient confrontées à son vécu, aux obstacles qu’il a rencontrés. Le mentorat est, selon moi, la meilleure manière de le faire.

L’origine sociale influence les inégalités des parcours scolaires

  • 60 % des jeunes ruraux issus de familles CSP- ne se sentent pas capables d’obtenir une licence,
  • 6 % d’enfants d’ouvriers sont en classe préparatoire versus 50 % d’enfants de cadres,
  • 40 % d’enfants de cadres ont un diplôme de niveau Bac+5 versus 4 % des enfants d’ouvriers.

Sources : « Les inégalités en matière d’orientation scolaire », ViaVoice, Observatoire des inégalités.

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