Endométriose : l’entreprise Ziwig développe un endotest pour faciliter le dépistage

28 mars 2023

Journée mondiale de l’endométriose

Interview croisée

Gilles Doumer : Co-fondateur Ziwig

Alexandra Caringi : Directrice Action Sociale Santé-Prévoyance – Groupe APICIL

L’endométriose et le déploiement de l’endotest en entreprise.

• Qu’est-ce que l’endométriose ?

Gilles Doumer : L’endométriose est une maladie qui concerne beaucoup de femmes puisque 10% de la population des femmes en âge de procréer est concernée, ce qui fait 2 millions de femmes en France et 200 millions dans le monde.

C’est une maladie extrêmement complexe, très difficile à diagnostiquer parce qu’on parle de 7 à 10 ans d’errance de diagnostic avant de mettre un nom sur finalement, toutes ces douleurs qui handicapent la vie des femmes au quotidien.

Les symptômes sont souvent des douleurs pelviennes qui surviennent au moment des règles qui durent longtemps et qui sont vraiment un handicap au niveau de la qualité de vie, une dégradation de la qualité de vie avec des douleurs intenses, donc on parle de maladie chronique. Elles vont avoir un impact jusque sur la fertilité, puisque 40% des femmes infertiles ont une endométriose.

Donc vraiment des conséquences sur la qualité de vie mais aussi le parcours de vie finalement, avec des impacts familiaux, sociétaux, des difficultés parfois à faire du sport, à venir travailler. Il ya beaucoup d’absentéisme chez toutes ces femmes qui souffrent d’endométriose ?

• Que propose Ziwig ?

Gilles Doumer : On s’est posé la question de trouver un moyen de diagnostiquer cette maladie beaucoup plus rapidement, et on a repensé toutes les stratégies qui avaient été élaborées jusque là pour aller essayer de repérer s’il y avait des biomarqueurs, qui étaient la signature finalement de l’endométriose.

Ce qu’on a réussi à démontrer c’est que ce qu’on appelle des micro-ARN, qui sont des petits morceaux d’ARN non codants, on est capable de repérer dans plusieurs liquides biologiques, mais le plus simple pour nous c’était de travailler sur la salive, parce qu’avec la salive on n’a pas besoin de se rendre dans un laboratoire de biologie.

Pour faire un test diagnostic il suffit de prélever de la salive, de l’envoyer dans un laboratoire, de faire des séquençages pour finalement faire le diagnostic avec une fiabilité de 98%.

Tout ceci a nécessité plusieurs années de travail. Cela fait 5 ans que Ziwig est créé. Aujourd’hui, il y a un développement qui se fait progressivement, on ouvre pays par pays, et en France on a pris le parti de ne lancer l’endotest pour que toutes les patientes puissent y avoir accès, c’est-à-dire, avoir un remboursement par la sécurité sociale.

• Comment l’avez-vous déployée au sein du Groupe APICIL ?

Alexandra Caringi : Alors en termes de déploiement au sein du Groupe, nous avons financé cette action grâce aux fonds sociaux d’Apicil Mutuelle et Apicil Prévoyance, auprès de 2 populations : d’une part les jeunes salariées de la branche esthétique pour laquelle nous sommes l’assureur recommandé, et une branche qui est particulièrement exposée puisque nous avons une proportion très élevée de femmes bien sûr, avec plus d’un tiers de jeunes femmes qui ont moins de 30 ans, et bien sûr des problématiques de posture puisque quand on travaille dans un institut de beauté, institut esthétique, quand on est toute la journée debout, inclinée, en train de masser au-dessus d’une cliente, c’est des choses qui peuvent exacerber les douleurs qui sont dues à l’endométriose. Donc voilà une première population qui nous paraissait tout à fait pertinente en tout cas à accompagner et sensibiliser sur cette maladie.

Et puis deuxième population, on s’est servi un petit peu du Groupe APICIL en lot test puisqu’on est sur une innovation médicale avec cet endotest.

C’est auprès des jeunes collaboratrices du Groupe APICIL ainsi que les filles de nos collaborateurs, les jeunes filles de 18 à 25 ans, auprès desquelles on a également voulu élargir cette campagne d’information et de dépistage.

• Qu’apporte la solution Ziwig aux entreprises ?

Alexandra Caringi : Cette solution nous a permis, déjà d’informer, de dépister bien sûr, et puis de favoriser surtout l’inclusion des jeunes femmes en entreprises, et je parle des jeunes femmes qui souffrent d’endométriose, grâce à une prise de conscience transverse au sein de l’entreprise. Certains managers ont découvert cette maladie et ont compris à quel point elle pouvait être invalidante pour leurs collaboratrices qui en souffrent.

Et puis bien sûr, pour les jeunes salariées qui souffrent ou qui pensent souffrir d’endométriose, cette action de sensibilisation et de dépistage a permis pour certaines d’enfin mettre un mot sur leurs maux (m-a-u-x bien sûr), et surtout de passer à l’action, de passer à l’action en étant accompagnées, en étant guidées, en étant confortées dans un diagnostic.

Ensemble, faisons bouger les lignes !