La santé mentale des salariés : quels enjeux pour les entreprises ?

La santé mentale des salariés est une problématique majeure de santé publique, alors que près d’un salarié sur deux est dans un état de santé mental global « sous-optimal » à cause du stress au travail. Les entreprises s’emparent alors du sujet, aussi pour répondre à leurs obligations légales et éthiques. Quels sont les enjeux de la santé mentale des salariés pour les entreprises ? On fait le point.

Santé mentale des salariés : pourquoi est-ce si important ?

La santé mentale au travail impacte directement la productivité et la performance des équipes, renforçant par là même la compétitivité de l’entreprise. En effet, un collaborateur qui est épanoui et heureux d’aller au travail travaille bien plus efficacement. Il est plus impliqué, plus créatif et ainsi plus productif. Par ailleurs, une bonne santé mentale et un bien-être en entreprise favorisent une bonne ambiance de travail, des dialogues constructifs et une communication de qualité. De quoi, également, fidéliser les salariés et favoriser le recrutement de nouveaux talents.

D’ailleurs, pour la grande majorité des jeunes qui démarrent sur le marché de l’emploi, les critères de l’ambiance et du bien-être au travail sont devenus tout aussi importants que les responsabilités et le salaire.

Tous ces éléments permettent ainsi de lutter contre l’absentéisme, l’anxiété des salariés, les conflits ou encore le désinvestissement.

Au-delà de toutes ces conséquences positives d’une bonne santé mentale des salariés, il s’agit également d’une obligation légale et éthique de l’employeur.

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Santé mentale au travail : quelles obligations pour l’employeur ?

L’employeur se doit d’assurer la santé mentale de ses salariés. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande d’agir sur des éléments déterminants de cette santé mentale, tels que le niveau de vie, les conditions de travail, la lutte contre les stigmatisations et la discrimination.

Par ailleurs, chaque employeur est dans l’obligation de veiller à la santé (et la sécurité) de ses équipes, en mettant en place :

  • des actions de prévention des risques professionnels, tels que des risques psychosociaux comme la surcharge de travail ou les agressions internes et externes, etc. ;
  • des démarches d’information et de formation auprès des nouveaux talents recrutés, des collaborateurs qui changent de poste, des travailleurs temporaires ainsi que des collaborateurs qui reprennent le travail après avoir été examinés par le médecin du travail ;
  • une organisation et des moyens adaptés à chaque situation, comme le fait de modifier les horaires de travail en cas de canicule ;
  • une évaluation des risques dans l’entreprise (danger d’une méthode de travail associée à un salarié, par exemple), intégrée dans le document unique d’évaluation des risques (DUERP), obligatoire pour toutes les entreprises.

Bon à savoir :

L’employeur qui ne respecte pas ces obligations légales et éthiques en matière de santé des salariés s’expose à des sanctions civiles (conseil de prud’hommes si le salarié engage la procédure, réparation financière de l’éventuel préjudice) et/ou à des sanctions pénales et administratives (condamnation au tribunal correctionnel ou sanctions administratives).

Quels sont les facteurs de stress impactant la santé mentale au travail ?

Les risques en termes de santé mentale au travail sont les mêmes que les facteurs de risques psychosociaux. Ils sont, pour la plupart, en lien avec la nature même de l’emploi, les horaires de travail, le cadre professionnel ou encore l’absence de perspectives d’évolution de carrière.

On peut les regrouper en six grandes catégories :

  • les exigences émotionnelles, telles que la demande explicite de cacher ses émotions, les tensions avec un public spécifique ;
  • le manque de confiance et d’autonomie, à travers des compétences non exploitées ou sous-utilisées, ou encore peu de souplesse dans les procédures ;
  • un temps de travail trop intense, rendant l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle difficile ;
  • des conflits de valeurs, comme des conflits de nature éthique ;
  • des rapports sociaux de travail détériorés, à cause de conflits entre collaborateurs, de manque de moyens d’accomplir efficacement ses tâches, etc. ;
  • l’insécurité sur l’emploi à long terme, c’est-à-dire, la peur de perdre son travail dans le futur, les craintes liées à l’avenir de son métier, etc.

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