Genre & orientation sexuelle

L’inclusion des LGBT ne progresse pas

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La RSE a beau être sur toutes les lèvres, les entreprises rencontrent des difficultés persistantes lorsqu’il s’agit d’améliorer l’inclusion des personnes LGBT+. Ces dernières sont de plus en plus victimes de discriminations et d’agressions dans leur sphère professionnelle, d’après la 3e édition du baromètre LGBT+ réalisé par L’Autre Cercle.

Un climat « LGBTPHOBE » qui s’aggrave

L’inclusion des personnes LGBT+ régresse. D’après le baromètre LGBT+ réalisé par L’Autre Cercle en partenariat avec l’IFOP, 30 % des personnes LGBT ont déjà été victimes d’au moins une agression « LGBTphobe » dans leur organisation en 2022.

C’est 4 points de plus qu’en 2020. Le nombre de discriminations monte, lui aussi, en flèche : 26 % des sondés dénoncent avoir été mis à l’écart par leur direction, contre 20 % en 2020. À noter que les ouvriers sont plus susceptibles d’être touchés que les cadres.

« Non seulement la situation ne s’améliore pas, mais les discriminations et les agressions progressent. Il faut une tolérance zéro et mettre en place des dispositifs d’alerte, de traitement et de sanctions réellement efficaces afin de s’attaquer à ce climat et ces violences LGBTphobes, encore trop souvent acceptés et banalisés », explique Catherine Tripon, porte-parole de L’Autre Cercle.

Un LGBT+ sur deux est invisible en entreprise

La visibilité des personnes LGBT+ dans leur environnement professionnel est un indicateur de leur niveau d’inclusion. Et là aussi, les résultats sont inquiétants. D’après le baromètre, une personne sur deux ne révèle pas son orientation sexuelle au sein de son entreprise.

Généralement, c’est pour préserver leur évolution de carrière (83 % des réponses) que les personnes LGBT+ ne sont pas « out ».

Cette situation « d’auto-censure » prive les salariés LGBT+ de plusieurs moments-clés au sein de leur entreprise. 4 sur 10 avouent ainsi avoir renoncé à participer à un événement organisé par des collègues où les conjoints sont invités. Ces résultats, au-delà de tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme, met en lumière la différence entre les intentions inclusives des entreprises et la réalité du terrain.

Un écart qui se constate également au sein des entreprises signataires de la Charte de L’Autre Cercle, donc potentiellement proactives en matière d’inclusion.