Egalité Professionnelle

Cinq dispositifs pour favoriser l’égalité homme/femme

Découvrez dans cet article, une description de 5 dispositifs qui permettent de réduire les inégalités entre les hommes et les femmes au sein des entreprises.

Les inégalités entre les hommes et les femmes – même si elles diminuent – persistent en entreprise. Selon l’INSEE, le revenu salarial des femmes restait, en 2019, inférieur de 22 % à celui de leurs homologues masculins. Les entreprises souhaitant agir en matière d’égalité des genres ont pourtant l’embarras du choix pour faire bouger les lignes. Zoom sur cinq dispositifs intéressants.


1. Une initiative qui lutte contre le sexisme ordinaire


« Chacun d’entre nous a un rôle capital à tenir dans la prévention et la remédiation de tels agissements.

Morgane Reckel, EY France

Lancée en 2018 par les groupes L’Oréal France, EY et Accor, l’initiative #StOpE fédère plus de 150 organisations, associations, écoles et ministères qui partagent tous la même ambition : lutter contre le sexisme dit « ordinaire », qui entrave l’évolution de carrière des femmes et creuse les inégalités en entreprise. Les entités signataires du dispositif s’engagent notamment sur : l’application de la tolérance zéro en matière de sexisme, la diffusion d’outils pédagogiques dédiés, l’accompagnement des victimes et des témoins… via le partage de bonnes pratiques, elles-mêmes recueillies dans un guide. « Chacun d’entre nous a un rôle capital à tenir dans la prévention et la remédiation de tels agissements. #StOpE, c’est la force d’un collectif engagé dont l’action touche plusieurs dizaines de milliers de salariés, agents et étudiants qui à leur tour deviennent acteurs du changement », expliquait, en janvier 2022, Morgane Reckel, directrice associée D&I chez EY France.

2. Développer le leadership des femmes via le coaching

Pour favoriser l’égalité des chances entre leurs collaborateurs et leurs collaboratrices, certaines entreprises proposent aux femmes de suivre des parcours de coaching afin d’être plus pugnaces en entreprise vis-à-vis, notamment, de la négociation de leur rémunération. Et pour cause : une étude menée par KPMG en 2019 montrait qu’au cours de l’entretien d’embauche, seules 34 % des femmes osaient négocier leur salaire contre 41 % des hommes. Même constat lorsqu’elles demandent à avoir plus de responsabilités : 39 % osent le faire, contre 44 % des hommes. Le groupe Veolia accompagne régulièrement un pool de talents féminins via des sessions de coaching menée par la société Talentis, dans le cadre de son programme « Women in Leadership », lancé en 2017. L’enjeu est à la fois d’accroître la confiance des femmes dans leurs capacités à occuper des fonctions de leadership et « de les aider à se rendre plus visibles sur des axes stratégiques de l’entreprise », selon Veolia.

3. Un serious game pour former les managers

L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) a développé un jeu de plateau appelé « Sexisme sans façon ». Destiné aux managers, aux professionnels RH et aux représentants du personnel, ce serious game apprend à démasquer les différentes facettes du sexisme. L’enjeu est de « faciliter la prise de conscience sur le sujet et d’inciter au débat et à la prévention », indique l’ANACT. Celui-ci, qui se joue par équipes de 4 à 12 joueurs, s’inspire de situations de travail réelles : des réunions, des points managériaux… Il plonge les joueurs dans l’univers de la restauration. Le but est d’honorer un maximum de commandes de clients et d’obtenir le plus de points en répondant à des questions ou en relevant des défis. La spécificité du jeu, c’est qu’il permet à chacun « de se glisser dans la peau de l’auteur d’un agissement sexiste, d’une victime ou d’un témoin, et de comprendre qu’il s’agit d’une affaire de consentement et de rapport au pouvoir », selon l’ANACT.

4. Mesurer pour mieux construire des plans d’actions

Avant de mettre en œuvre des actions concrètes pour favoriser l’égalité professionnelle, les entreprises ont souvent besoin de données chiffrées comme « point de départ ». Par la suite, lorsqu’elles lancent des initiatives, elles souhaitent pouvoir mesurer leur impact pour rectifier le tir. L’outil de mesure de Mixity permet à la fois d’agir et amont et en aval de leurs actions. Il aide l’entreprise à avoir « une vision à 360° du pilotage RH de la diversité et de l’inclusion », explique Véronique Héger, la DRH de The Walt Disney Company France, qui s’appuie sur le dispositif. Concrètement, il leur permet de suivre plusieurs indicateurs portant sur l’écart de rémunération entre les sexes, le taux de femmes au sein du Codir, l’écart d’heures de formation entre les hommes et les femmes… Or, c’est à partir de ces données – complémentaires à celles demandées par l’Index de l’égalité professionnelle – que les entreprises peuvent construire des plans d’action efficaces.

Retrouvez également notre article autour du dispositif de Mixity : mixity campus, qui propose un rapport d’analyse complet sur l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur

5. Une plateforme humoristique de sensibilisation

Lancé en 2020, la société Remixt édite une plateforme pour sensibiliser les salariés d’entreprises à toutes les formes de discrimination, en premier lieu le sexisme. Concrètement, la solution digitale – utilisée par L’Armée de l’Air et Natixis – propose des parcours de sensibilisation de 10 minutes sur des sujets comme le harcèlement, l’enjeu du congé paternité… Même si l’ambition de ces sessions de formation est d’aborder des sujets sérieux (le cadre juridique, les peines encourues…), la tonalité se veut humoristique, « la meilleure sensibilisation étant souvent la plus ludique », estime Maxime Ruszniewski, fondateur de Remixt. Pour susciter la curiosité des apprenants, elle s’appuie sur une web-série « Paléo & Co », mettant en scène une famille vivant au temps de la préhistoire confrontée à des sujets modernes relatifs à l’égalité homme/femme. Chaque vidéo est ensuite enrichie de quizz et de mémos afin d’aller plus loin dans la sensibilisation.