L’entreprise Louis expérimente le congé menstruel

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Depuis le 8 mars 2022 – date de la journée des droits des femmes – l’entreprise toulousaine Louis propose à ses employées souffrant de règles douloureuses de bénéficier d’une journée de congé rémunérée par mois.

Une journée de congé par mois

L’idée fait son chemin dans le monde du travail… Depuis que la SCOOP montpelliéraine « La Collective » a expérimenté le congé menstruel en début d’année dernière, plusieurs entreprises lui ont emboité le pas.


C’est le cas de Louis, une société toulousaine qui conçoit des bureaux en bois pour les entreprises. Depuis le 8 mars 2022 – une date symbolique en matière de droits des femmes – elle permet à ses 8 salariées de bénéficier d’une journée de congé supplémentaire par mois en cas de règles douloureuses, sans devoir montrer de justificatif médical.
La particularité de ce congé rémunéré, c’est qu’il peut être pris au pied levé, sans avoir l’accord du manager.

Une initiative des salariés

L’idée du congé menstruel est partie du terrain, lorsque l’une des jeunes salariés de la start-up, pliée par des douleurs menstruelles, a dû quitter son poste en milieu de matinée et poser une demi-journée.


Une situation qui est rapidement remontée aux oreilles de la direction, sous l’impulsion du délégué du personnel. Si cette mesure a rapidement trouvé de l’écho en interne, c’est parce qu’au même titre que leurs homologues masculins, ces femmes ébénistes portent des plaques de bois de plusieurs kilos pour concevoir des meubles.


Des gestes qui deviennent plus compliqués lorsque leurs règles s’invitent, une fois par mois, et sont particulièrement douloureuses.

Une entreprise déjà engagée

Chez Louis, où l’on trouve déjà des protections périodiques en libre-service, ce congé menstruel rémunéré est une initiative supplémentaire pour favoriser l’égalité professionnelle. Même si elle évolue dans un univers plutôt masculin – l’ébénisterie – l’entreprise est quasi-paritaire : elle dénombre 45 % de femmes dans son effectif. La moyenne d’âge de ses salariés se situe autour de 25 ans.

Depuis la mise en œuvre de ce congé menstruel, la société Louis est régulièrement contactée par d’autres entreprises qui cherchent, à leur tour, à l’expérimenter. Et pour cause : une étude menée par l’IFOP en mars 2021 indiquait que 68 % des Françaises étaient favorables à la mise en place de ce congé.

Une tendance mondiale

Le congé menstruel n’est pas une nouveauté dans le monde. Des pays comme le Japon, la Corée du Sud et l’Indonésie ont déjà mis en place des lois permettant aux femmes de prendre des congés menstruels payés. En Europe, l’Espagne a récemment légiféré sur cette question, offrant aux femmes la possibilité de prendre jusqu’à trois jours de congé menstruel par mois. Cette tendance montre un mouvement global vers une meilleure reconnaissance et gestion des besoins spécifiques des femmes au travail.

En adoptant cette mesure, Louis ne fait pas que suivre une mode, elle s’inscrit dans un mouvement plus large de reconnaissance des droits des femmes et de leur bien-être au travail. Une avancée qui pourrait bien transformer profondément le paysage professionnel dans les années à venir.

Par Aurélie Tachot

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