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Comment mettre en place une stratégie de communication interculturelle efficace ?  

Dans un contexte d’internationalisation du marché du travail et d’essor du travail à distance, améliorer les compétences interculturelles de ses équipes, c’est promouvoir une culture d’inclusion et de diversité en interne. Explications.

Qu’est-ce qu’une communication interculturelle en entreprise ?  

On appelle « communication interculturelle » l’échange d’informations entre des salariés issus de cultures différentes. Si le sujet émerge c’est parce qu’avec la mondialisation, mais aussi les opérations telles que les rachats, fusions, délocalisations, les entreprises collaborent de plus en plus avec des personnes installées aux quatre coins du monde. Cela peut être des collaborateurs, mais aussi des partenaires, des freelances, des fournisseurs…

Or, ces dernières ont souvent des styles de communication différents pouvant générer, s’ils sont incompris, des incompréhensions voire des tensions. En fonction des cultures, la résistance au changement, la gestion de l’imprévu, la tolérance à l’incertitude, la distance hiérarchique peuvent, par exemple, varier. C’est souvent pour améliorer leur efficacité collective et valoriser la diversité de leurs équipes que les multinationales forment leurs salariés à la communication interculturelle. En les sensibilisant aux différences et similitudes dans la communication verbale comme non verbale, les entreprises améliorent la compréhension mutuelle de leurs salariés et facilitent la collaboration entre des personnes de cultures différentes.

Différences culturelles en entreprise : quelques exemples concrets !

  • Contrairement aux cultures asiatiques, les cultures occidentales sont adeptes d’une communication directe et explicite.
  • La culture nordique impose une distance entre les interlocuteurs, à l’inverse des cultures latines, où cette proximité est forte et le tutoiement vite adopté.
  • En entreprise, les anglais s’appellent par leur prénom, quel que soit leur rang hiérarchique là où en France, le « Monsieur » et « Madame » restent utilisés comme marque de respect.
  • En France et en Belgique, les populations se sentent menacées par l’incertitude alors qu’en Suède et au Danemark, elles montrent une forte tolérance vis-à-vis de l’inconnu.

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Comment améliorer les compétences des employés en communication interculturelle ?

Pour améliorer la communication interculturelle de ses collaborateurs à l’échelle de l’entreprise et insuffler une culture de l’inclusion, plusieurs pistes peuvent être exploitées :

  • Enseigner les langues étrangères à ses collaborateurs, d’une part pour les ouvrir davantage au monde, d’autre part pour que la langue ne soit pas vécue comme une barrière dans les échanges professionnels.
  • Sensibiliser ses collaborateurs à l’interculturalité, c’est-à-dire leur apprendre les spécificités culturelles des équipes avec lesquelles ils sont amenés à collaborer sur la scène internationale. A la clé ? Un respect mutuel entre les différentes nationalités et une inclusion de tous.
  • Former les managers, qui sont en première ligne pour faire vivre cette diversité culturelle au sein des équipes de travail. Cela signifie les sensibiliser à la culture de l’autre afin de réduire les éventuels malentendus qui pourraient nuire au bon déroulement d’un projet.
  • Favoriser la mobilité internationale de ses collaborateurs, pour que ce multiculturalisme fasse véritablement partie de l’ADN de l’entreprise.

Management interculturel : des jeunes formés par Renault

Les élèves de la Chaire « Management multiculturel et performances de l’entreprise » (issus de l’école Polytechnique, HEC et de l’Université de Keio à Tokyo), lancée en 2007 à l’initiative de Carlos Ghosn, alors PDG de Renault, ont produit des rapports de recherche sur le multiculturalisme. Tout est parti d’un constat : la difficulté, pour les ingénieurs de chez Renault et Nissan, suite à l’alliance des deux marques, de travailler ensemble, du fait de leurs différences culturelles. Les stéréotypes avaient la vie dure : « la rigueur japonaise », « la désorganisation latine »… Cette étude a, entre autres, abouti sur la création d’un dispositif d’apprentissage permettant aux étudiants de se préparer aux situations de management multiculturel.

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Les avantages d’une équipe dotée de qualités en communication interculturelle

Une équipe préalablement formée à la communication interculturelle dispose de plusieurs atouts :

  • Une créativité importante due aux expériences vécues par chacun au sein de pays différents mais aussi à leur faculté à penser « out of the box »,
  • Une capacité d’adaptation plus importante que les équipes homogènes, 
  • Une bonne entente à l’échelle d’une équipe, du fait d’objectifs communs qui créent du lien,
  • Une capacité à se défaire des stéréotypes liés à la nationalité (« les Français sont fainéants », « les Allemands sont stricts »…), favorisant ainsi l’inclusion de tous,
  • Des solides compétences en anglais, la langue qui s’impose dans les équipes multiculturelles.

Autant d’avantages qui impactent directement la productivité de l’entreprise, le bien-être des équipes de travail et la satisfaction de la clientèle internationale.

Par Aurélie Tachot

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