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Ça tourne !
Virginie Delalande
- Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je suis Virginie Delalande, je suis reconnue comme la première avocate ourde de naissance en France
- La France et l’inclusion ?
Ce qui me révolte particulièrement, c’est la manière dont on regarde la différence et le handicap en particulier en France.
Les gens s’arrêtent au handicap, aux limites de ce que la personne ne peut pas faire, c’est-à-dire le verre à moitié vide.
- L’inclusion en entreprise ?
Les entreprises en France comprennent le sujet de l’inclusion, mais ont encore à mon sens du mal à mettre en pratique cette inclusion.
L’initiative Mon Entreprise Inclusive me rend extrêmement optimiste, parce qu’enfin on a cette idée de travailler ensemble, de collaborer.
- Apicil et l’inclusion ?
Je trouve l’engagement du Groupe APICIL formidable parce que nous avons besoin d’acteurs comme ce Groupe. Nous avons besoin d’entreprises qui s’engagent sur le sujet, et pas uniquement en interne. Qui s’engagent pour soutenir des initiatives au niveau associatif, au niveau local, etc.
- Des conseils ?
Ce que je recommande à une entreprise c’est de donner l’exemple. Parce que l’entrerpsie est une des principales raisons de la discrimination quand on est différents.
- Des exemples concrets ?
J’avais observé une entreprise qui demandait pour tous les entretiens, handicap ou pas, différence ou pas, s’il y avait des choses à prévoir, des aménagements à prévoir pour que l’entretien se passe dans les meilleures conditions. J’avais trouvé ça génial.
Il y a une autre entreprise qui avait également une idée extraordinaire : à chaque fois qu’elle organisait quelque chose, en plus de demander les préférences alimentaires, elle demandait aussi les préférences en termes d’accessibilité.
Une pratique aussi que j’ai vécue à titre professionnel, que j’avais adoré, c’est la sensibilisation de l’équipe dans laquelle j’arrivais, par une personne externe. C’est très très important qu’il y ait un soutien, et financier, et psychologique et de moyens.
Donc pour ça, vraiment APICIL, je vous dis merci, merci, merci.
Ensemble, faisons bouger les lignes !
À 27 ans, Virginie Delalande est devenue la première femme sourde de naissance à porter la robe d’avocate, après avoir étudié le droit à Paris. Un quart de siècle d’assiduité, passé sur les bancs de l’école puis de l’université, à essayer de deviner les mots sur les lèvres des enseignants et à trouver des astuces lorsque les professeurs refusaient de lui fournir une version écrite de leurs cours.
Son acharnement à devenir avocate était alimenté par son ressenti : toute sa vie, elle avait perçu le regard des autres comme une injustice. Mais ce n’était pas la seule raison. Elle voulait avant tout prouver que, malgré ce qu’on lui répétait sans cesse depuis son enfance, ce n’était pas impossible.
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| “On m’a dit que je ne parlerais jamais, que je n’apprendrais jamais à lire ni écrire, que je n’aurai pas mon bac, que je ne gagnerais jamais bien ma vie avec un handicap… Et pourtant… Pendant 10 ans, j’ai expérimenté la vie professionnelle sous toutes ses formes : start-up, multinationale, organisation internationale, cabinet d’avocat, dans plusieurs pays et sous diverses casquettes. J’ai beaucoup appris : comment “être différent” était perçu selon les contextes, et comment en faire une force !” Virginie Delalande, conférencière internationale |
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