Handicap

La Banque Populaire crée un fonds de solidarité et s’engage pour ses salariés aidants

En prenant conscience du besoin de prise en charge de la part de ses salariés, la Banque Populaire Val de France a pris de nombreuses initiatives pour accompagner ses collaborateurs dans leur quotidien.

Handéo vient de décerner un label à la Banque Populaire Val de France pour ses initiatives en faveur des salariés aidants. Depuis 2019, la banque coopérative multiplie les dispositifs de soutien pour faciliter le quotidien professionnel de ses 400 collaborateurs aidants. Les explications de Philippe Triboulet, Directeur diversité et accompagnement RH des métiers.  

Comment est né votre engagement envers la population d’aidants ? 

En 2018, en travaillant avec l’association Cancer@Work, nous avons pris conscience de la nécessité de s’occuper de nos salariés dans le besoin. Puisque jusqu’ici, nos engagements étaient pluriels, nous avons eu envie de structurer une démarche. Et c’est à cette occasion que nous avons découvert une autre population au sein de notre entreprise : les aidants. En 2019, via le cabinet Formell, qui a organisé des webinaires sur le sujet auprès de l’ensemble de nos salariés et qui a proposé un accompagnement aux salariés aidants, nous avons pu réaliser un recensement. Sur nos 2000 salariés, nous avons estimé à environ 20 % le nombre de salariés directement touchés par ce sujet. À ce jour, ce sont ainsi près de 100 collaborateurs qui ont été accompagnés dont 70 en leur qualité d’aidant et 30 managers ou interlocuteurs clé de la banque (responsables RH, partenaires sociaux…) 

Comment cette politique s’est-elle enrichie ?

Elle s’est enrichie au fil des mois. Après avoir mis en place un dispositif d’octroi de 4 jours de congés supplémentaires par an pour tous les aidants devant accompagner leurs proches à des soins médicaux ou lors de démarches administratives, nous avons créé un fonds de solidarité. À ce jour, nous avons accompagné près de 100 collaborateurs, dont 70 en tant qu’aidants et 30 managers ou interlocuteurs clés de la banque (responsables RH, partenaires sociaux…). Il est par exemple destiné aux aidants souhaitant accompagner un proche en fin de vie ou en phase terminale d’une maladie, par exemple.
En 2022, cette initiative a permis de redistribuer un total de 58 jours. Nous avons également lancé « Le café des aidants » en partenariat avec l’Association française des aidants. C’est un espace de paroles qui réunit, durant 1 heure, 7 à 8 aidants souhaitant se rencontrer, échanger et s’apporter un soutien mutuel.  

Quel est l’impact de cette politique d’aidance sur vos collaborateurs ?

C’est un sujet sociétal fort, qui remporte l’adhésion de l’ensemble de nos salariés en interne, y compris de nos partenaires sociaux. Nous l’avons d’ailleurs intégré dans notre communication interne comme externe sur la diversité et nous en faisons l’un des axes de notre marque employeur. Nous nous sommes également rapprochés d’Handéo Services afin d’obtenir le label « Cap’Handeo, Entreprise engagée auprès de ses salariés aidants » qui nous permet de bénéficier d’un appui supplémentaire pour mettre en œuvre nos actions de soutien des salariés aidants. Globalement, en mettant en œuvre ces dispositifs, nous cultivons la bienveillance à l’échelle de notre entreprise. Et, in fine, cela génère une forte reconnaissance de la part de nos salariés. 

Avez-vous rencontré des difficultés lors du déploiement de ces actions ?

Nous craignions une réticence de la part de notre ligne managériale sur le sujet, étant donné que certains dispositifs prévoyaient l’aménagement du temps de travail, notamment l’extension du télétravail. Comme cela faisait déjà cinq ans que nous les formions sur le sujet, leurs réticences se sont avérées peu nombreuses. L’autre point de vigilance a été le sentiment d’isolement des salariés aidants. Du fait du télétravail, certains peuvent être tentés de se renfermer sur eux-mêmes et finalement ne plus vouloir revenir travailler en présentiel avec leur équipe. D’où l’importance, pour les managers, de continuer à fédérer les équipes en place et à distance et de ne pas laisser s’installer des tensions. La répartition de la charge de travail n’a pas été un sujet : nous ne retravaillons pas les objectifs de nos salariés aidants qui s’avèrent, en réalité extrêmement redevables de nos engagements. 

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