A travers leur politique «diversité et inclusion », le groupe Maisons du Monde priorise ses actions autour de trois thèmes : l’égalité femmes/hommes, le handicap et l’insertion des jeunes de tous milieux. Les explications de Julien Léguillon, directeur du développement RH, en charge du sujet diversité et inclusion.
Comment est née votre politique en matière d’inclusion ?
La politique « diversité et inclusion » du groupe est encore jeune : elle a été construite il y a deux ans. En 2021, nous avons écrit notre raison d’être qui prône l’ouverture au monde comme principe fondateur. Puisque celle-ci se retrouve également dans l’état d’esprit de nos équipes, nous avons également bâti une politique « diversité et inclusion » et l’avons axée sur l’égalité des chances. C’est d’ailleurs l’un des cinq piliers de notre programme RSE « Good is Beautiful ». Même si toutes les causes sont nobles, nous avons identifié trois piliers d’engagement, sur lesquels nous avons des obligations légales à respecter : l’égalité femmes/hommes, le handicap ainsi que la jeunesse et la mixité sociale.
L’égalité Femmes/Hommes
Maisons du Monde a récemment été récompensé dans le cadre de la 9e édition du Palmarès de la féminisation des instances dirigeantes en obtenant la 6e place du SBF 120. C’est le résultat de quel type d’actions ?
La place des femmes est forte au sein du groupe, certainement parce qu’il est lui-même dirigé par une femme. Sur nos 8 700 collaborateurs, 66 % sont des femmes et 50 % sont dans le Top 100 de l’entreprise. Nous avons créé un Club appelé « Good for Women » qui a deux missions : promouvoir les actions en faveur des femmes et développer le leadership féminin. Son rôle est notamment de donner la parole aux femmes de l’entreprise sur les problématiques qu’elles rencontrent dans leur vie professionnelle et personnelle. En parallèle, notre accord sur l’égalité femmes/hommes comprend plusieurs mesures en faveur de la rémunération, de la parentalité, de l’équilibre vie pro/vie perso…
Le Handicap
Comment favorisez-vous le recrutement de travailleurs handicapés ?
En 2021, nous avons signé un accord sur le handicap. Notre objectif est d’atteindre un taux d’emploi de 4 % de salariés en situation de handicap en 2023, contre 2,10 % aujourd’hui. C’est un sujet sur lequel nous ne pouvons pas aller vite, le marché de l’emploi des travailleurs handicapés étant compliqué. Ce qui est frustrant, c’est que nous peinons parfois à les recruter, surtout pour nos fonctions aux sièges, à Nantes et à Paris, où subsiste une pénurie de candidats. Pour nos 350 magasins, où l’adaptation du poste de travail peut parfois s’avérer plus compliquée, notamment pour nos postes de vendeurs, nous faisons du recrutement ciblé, via notre programme « Pépite ».
L’égalité des chances
La formation est-elle un levier que vous utilisez pour sensibiliser vos salariés ?
Oui ! Nous finalisons justement un programme d’e-learning sur l’égalité des chances afin de sensibiliser l’ensemble de nos collaborateurs – 6000 à l’échelle européenne – au principe de non-discrimination. En parallèle, nous formons nos recruteurs, c’est-à-dire nos équipes RH du siège mais aussi nos directeurs de magasin et nos managers, aux biais cognitifs qui interviennent dans le recrutement. Notre objectif, c’est de répéter les principes clés mais aussi de sensibiliser par l’exemple. Nous tentons notamment de raconter de belles histoires, via des dispositifs comme « DuoDay ». Ce sont ces histoires qui donnent une impulsion au sein de l’organisation et qui fédèrent véritablement nos équipes.
L’insertion des jeunes
Sur les 1000 recrutements effectués en 2022, plus de 150 se sont réalisés par le biais de l’alternance. Quels sont vos objectifs en matière d’insertion des jeunes ?
Notre objectif, c’est d’accueillir 300 jeunes alternants d’ici 2025. Pour parvenir à attirer des jeunes de toutes origines et tous milieux, nous avons tissé un partenariat avec le groupe IGS afin de créer une promotion de vendeurs et une autre de managers des ventes, que nous accueillerons dans le cadre de l’alternance. En parallèle, nous avons développé un système de mentorat qui vise prioritairement des jeunes issus des banlieues ou de zones rurales. D’ici 2025, 500 jeunes devraient être concernés par ce dispositif. Enfin, nous finançons 50 % des études de jeunes titulaires de Bac Pro souhaitant intégrer l’école de commerce Audencia, via le dispositif Sirius.
Quelles seront vos priorités pour les années à venir ?
Nous réfléchissons actuellement à mieux mesurer nos différents indicateurs en matière de diversité, d’une part pour suivre plus efficacement nos actions, d’autre part pour mettre en place de nouvelles initiatives plus ciblées. Enfin, nous aimerions aller encore plus loin en matière d’inclusion des jeunes et de mixité sociale. Il y a encore une frange de la population qui est éloignée du monde de l’entreprise que nous voulons inclure. Pour autant, nous n’y arriverons pas seuls. Il faut un engagement massif de toutes les entreprises qui doivent stopper tout élitisme, aller davantage dans les lycées pour présenter leurs métiers, se tourner plus massivement vers l’alternance…