Inclusion

Quoique répandu, le harcèlement reste mal connu des salariés

Les situations de harcèlement au travail ont beau être reconnues comme un facteur de souffrance au travail, elles restent très difficiles à identifier pour les salariés français, d’après une enquête menée par le cabinet Qualisocial avec l’IPSOS.

Qu’est-ce qui relève ou non du harcèlement ? Cette question, peu de salariés savent y répondre. D’après une enquête menée en septembre auprès de 2000 salariés par Qualisocial et l’IPSOS, 43 % des sondés ne savent pas du tout identifier les situations de harcèlement au travail. Seuls 35 % des salaries déclarent maîtriser la législation en la matière. « Nous avons soumis au panel des situations en leur demandant d’identifier s’il s’agissait ou non de harcèlement. Les résultats préoccupants montrent que le devoir de pédagogie n’est pas encore fait, ne permettant pas de sortir d’un problème systémique », indique Camy Puech, PDG du cabinet Qualisocial. Et pourtant, les situations de harcèlement sont nombreuses. L’étude révèle que 75 % des salariés sensibilisés au sujet disent en avoir été victimes, dont 15 % à plusieurs reprises, au cours des 5 dernières années. Parmi les actifs, les moins de 35 ans (43 %) sont les plus touchés, suivis des salariés de TPE (38 %), ex-aequo avec les femmes (38 %). Plus édifiant : 36 % des managers pensent avoir déjà été l’auteur de harcèlement dans leur carrière.

Une méconnaissance lourde de conséquences

Si les entreprises peinent encore à s’emparer du sujet, c’est parce qu’elles n’en ont pas toujours vent. Seules 34 % des victimes de harcèlement au travail déclarent en effet que leur employeur a été au courant de la situation. Et pour cause : les initiatives visant à sensibiliser les salariés sur le sujet sont encore rares voire inexistantes. Seul un tiers des sondés cite l’existence d’une communication à destination des salariés sur les personnes à prévenir en cas de harcèlement. La loi de mars 2022, qui impose la désignation d’un référent harcèlement au sein des entreprises, est loin d’être suffisante. D’ailleurs, seule 1 entreprise sur 8 répond à cette nouvelle obligation. Pourtant, le sujet est un enjeu majeur pour les organisations, « tant l’impact sur le collectif de travail est délétère et le risque d’image majeur », commente Camy Puech.

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Par Aurélie Tachot