D’ici 2025, les jeunes nés après 1995 et appartenant à la « génération Z » représenteront 27 % de la force de travail au sein des pays membres de l’OCDE, selon le World Economic Forum. Pour les entreprises, comprendre les attentes de cette nouvelle génération de travailleurs s’avère primordial.
Qui est la génération Z ?
Les « Z » sont nés après 1995 et avant 2010. Ils ont donc moins de 30 ans et font actuellement – pour les plus âgés – leurs premières armes en entreprise. Ils ont connu plusieurs crises : sanitaire, climatique, sécuritaire (attentats, guerres…) Pour certains, ils ont vu leurs parents perdre leur poste malgré leur investissement, ce qui a profondément modifié leur rapport au travail. Ainsi, les « Z » refusent la dimension « sacrificielle » parfois associée au travail. Selon la théorie d’Herzberg, qui s’intéresse aux facteurs de motivation, les jeunes de la génération Z sont en quête d’accomplissement personnel, de reconnaissance et de sens. Ainsi, 60 % de cette manne de travailleurs se disent prêts à prendre un poste plus précaire pour un emploi porteur de sens, selon une étude Ipsos de 2021.
Quelles sont les attentes clés de la génération Z ?
Les attentes en matière d’organisation du travail :
Pour plaire aux « Z », les entreprises ont tout intérêt à proposer un environnement de travail hybride. Le télétravail est un acquis pour eux, d’après l’enquête « Génération Covid » du Boston Consulting Group menée en avril 2021. Pour autant, ils considèrent leur bureau comme un espace de sociabilisation. Aux entreprises de trouver le juste équilibre entre travail à distance et évènements internes ! Comme beaucoup de générations de salariés, les « Z » sont également sensibles à l’équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. La flexibilité des horaires, qui va souvent de pair avec le travail à distance, est un critère primordial pour eux dans le choix de leur futur employeur.
Les attentes en matière de valeurs et d’engagement de l’entreprise :
Sur le plan des valeurs, les jeunes de la génération Z ont de fortes attentes vis-à-vis de leur entreprise, avec laquelle ils souhaitent instaurer une relation de confiance. La recherche de sens étant une motivation profonde, les entreprises ayant pris des engagements en matière de RSE ont leurs faveurs. « Les jeunes comptent sur elle pour avoir un impact systémique, dans le but d’adresser les crises sociales et climatiques », indiquait Jasmine Manet, de l’association The Boson Project, dans le cadre de la sortie de l’enquête « Youth Forever ». Par ailleurs, pour la génération Z, la communication – notamment employeur – n’est qu’un verni. Ils attendent que les entreprises fassent preuve de transparence. Et ce sur plusieurs sujets dont l’égalité salariale, l’égalité des chances, la parité au travail, l’inclusion… Voici quelques-unes des valeurs sur lesquelles ils ne sont pas prêts à transiger.
Les attentes en matière de management et de carrière :
Comment manage-t-on un jeune issu de la génération Z ? Cette question, beaucoup de managers se la posent en entreprise. Ce qu’il faut retenir, c’est que les « Z » refusent le management autoritaire. Ils veulent de l’autonomie (plus que de l’indépendance) et croient dans la contribution au travail plutôt qu’au présentéisme. Le profil de manager qui leur convient ? Celui qui a une approche de coach et qui les fait rapidement monter en compétences. Car lorsqu’un « Z » choisit une entreprise, il est attentif à sa dimension apprenante. Il souhaite changer de poste et évoluer dans sa carrière aussi rapidement que possible. Un baromètre publié par OpinionWay en mars 2023 indique par exemple que pour 80 % de la génération Z, la possibilité d’évolution dans leur futur emploi est un critère prédominant.
Les attentes en matière de diversité et d’inclusion :
La génération Z est particulièrement engagée au regard de ses aînés. En toute logique, elle attend donc de l’entreprise qu’elle le soit tout autant. Pour ces jeunes travailleurs, construire un monde meilleur passe par des engagements en matière de diversité et d’inclusion. Ils se concentrent plus particulièrement sur l’égalité des chances (sur le genre, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle…) Sur ce sujet, la GenZ est particulièrement sensible à l’engagement de la direction générale sur les sujets sociétaux, dont ceux liés à l’inclusion. Elle attend du plus haut niveau hiérarchique un devoir d’exemplarité et des engagements clairs. Une étude menée en 2021 par l’agence Lewis en soutien du mouvement HeForShe indique par exemple que les « Z » sont 41 % à estimer qu’un dirigeant devrait être évalué selon ses capacités à résoudre des problèmes sociétaux.
De quelle façon les entreprises peuvent-elles répondre aux attentes de la génération Z ?
Les entreprises souhaitant attirer, recruter puis fidéliser les jeunes travailleurs issus de la génération Z peuvent actionner plusieurs leviers :
- Casser les silos afin que l’organisation interne soit moins verticale et que les salariés puissent avoir un réel impact sur les décisions stratégiques de l’entreprise.
- Adapter ses pratiques RH : exit les formulaires de candidature longs à remplir (les « Z » ne vont pas au bout), place aux tests de recrutement misant sur l’évaluation des soft skills.
- Moderniser son management, afin qu’il soit participatif, par la confiance. Et non autoritaire. La génération Z veut être considérée d’égal à égal par ses managers.
- Favoriser l’intergénérationnel, par le biais de mentorat, de coaching, pour développer la dimension apprenante de l’entreprise et inclure toutes les générations de salariés.